Se maquiller pendant la grossesse sans danger


Lifestyle, Ma grossesse, Santé / mardi, janvier 26th, 2021

Certaines femmes, dont vous faites peut-être partie, ont l’habitude de se maquiller quotidiennement. Mais nos produits cosmétiques peuvent parfois contenir des substances chimiques qui peuvent être néfastes pour un embryon ou un foetus. Alors, faut-il dire adieu à votre rouge à lèvres ? Pas forcément, mais il faudra être plus attentive aux composants de vos produits pendant votre grossesse. Loin de nous l’idée de vous faire culpabiliser ou de vous faire paniquer, Terre de mamans vous propose de vous accompagner dans vos choix pour vous protéger vous et votre bébé. 

Quels composants faut-il éviter ?

Pour vérifier qu’un produit est sain pour vous et votre bébé, il va falloir vous pencher sur la liste de ces composants, qu’on appelle la liste INCI (=Internationale Nomenclature of Cosmetic Ingredients). Vous allez vous retrouver face à un charabia indéchiffrable et microscopique…  Pas de panique, ne vous découragez pas, nous allons vous aider à tout décrypter. Voici les principaux éléments à éviter :

Les perturbateurs endocriniens

Les perturbateurs endocriniens sont, selon l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé), des substances chimiques susceptibles de perturber notre système endocrinien qui régule la sécrétion d’hormonesdans notre corps. Or, ces hormones sont essentielles pour notre métabolisme, notre croissance, notre développement,  notre humeur…

Encore plus qu’à n’importe quel moment de la vie, pendant la grossesse le système hormonal joue un rôle fondamental : il est déterminant pour l’implantation et le développement du fœtus. Il existe donc de nombreux risques liés à l’exposition de perturbateurs endocriniens. Les plus courants sont des malformations ou un poids du bébé plus faible ou plus élevé que la moyenne. Certaines maladies peuvent aussi être favorisées par la présence de ces perturbateurs (mais pas seulement) comme le diabète, l’obésité ou l’apparition d’une puberté précoce. Voici la liste des perturbateurs endocriniens à éviter :

  • Les parabènes : ils sont allergisants et certains pourraient être cancérigènes et dangereux pour le développement du fœtus. Leur présence est mentionnée par leur nom de code (E214 à E217) ou par le suffixe « -paraben ». Faites tout particulièrement attention au propyl-paraben et au butyl-paraben.
  • Les phtalates : ils peuvent jouer sur le développement sexuel de l’homme et sur la puberté qui deviendrait plus précoce chez la femme. Sur l’étiquette, vous pourrez repérer « Diethyl Phtalate ». 
  • Les éthers de glycol : vous les trouverez sous le nom de phénoxyéthanol, 2-phénoxyéthanol (EGphE), phénoxytol. En plus d’être allergisant, il présenterait des risques cancérigènes, de fertilité pour l’homme et serait nocif pour le sang et le foie de bébé.
  • Le triclosan : il interfère avec les œstrogènes et d’autres hormones.
  • Le BHA : indiqué sur l’étiquette par « Butyl hydroxyanisole (BHA) ». Il peut être cancérigène et dérègle les œstrogènes.
  • Le BHT : indiqué sur l’étiquette par « Butylhydroxytoluène (BHT) ». Il dérègle les œstrogènes, mais il pourrait aussi entraîner des réactions allergiques.
  • – Les alkylphenols : sur l’étiquette vous pourrez lire « nonylphenol » et tous les noms composés de « Nonoxynol ». Il interfère avec les hormones et peut provoquer des atteintes à l’ADN.

Attention aussi au : benzophenone, oxybenzone, 4-methylbenzylidene camphre, resorcinol, cyclopentasiloxane, buthylphenyl methylpropional.

Les huiles essentielles

La grande majorité des huiles essentielles sont interdites pendant la grossesse. Faites attention, car certains cosmétiques peuvent en contenir. Par principe de précaution, mieux vaut éviter l’usage d’huiles essentielles au moins pendant les 3 premiers mois. La raison est simple : les actifs de l’huile essentielle passent par le sang qui va nourrir l’embryon, ce qui pourrait lui causer des dommages internes. Par ailleurs, toutes les huiles essentielles contenant des cétones sont interdites durant la grossesse. Ces substances sont potentiellement neurotoxiques et peuvent provoquer une fausse-couche

Parmi les huiles essentielles à éviter absolument chez la femme enceinte ou allaitante on peut citer la sauge officinale, la menthe poivrée, l’eucalyptus globuleux, l’eucalyptus mentholé et le romarin CT camphre. Certaines huiles essentielles ne sont toutefois pas dangereuses pour les femmes enceintes de plus de trois mois, car elles ne renferment pas de principe actif potentiellement toxique. Parmi elles, l’huile essentielle de gingembre, l’huile essentielle de citron, l’huile essentielle de lavande fine et de camomille.

Il est quand même préférable d’attendre le 4e mois de grossesse pour utiliser des huiles essentielle et de demander conseil à votre médecin ou à votre pharmacien. En revanche, pas de problème avec les huiles végétales (huile d’avocat, d’argan, de macadamia, etc.). À ne pas confondre avec les huiles minérales.

Les huiles minérales

Largement utilisées en cosmétique, les huiles minérales proviennent du pétrole. Elles sont très mauvaises pour l’environnement mais aussi pour notre santé, car elles empêchent la peau de respirer, bouchent les pores et  entraînent l’apparition de boutons. Elles peuvent aussi contenir des résidus toxiques et cancérigènes tels que des métaux lourds comme le plomb ou l’arsenic et des hydrocarbures.

Donc, pour les éviter, regardez bien l’étiquette et choisissez des produits qui ne contiennent pas de paraffinum liquidum, du petrolatum, de ceresine wax, de vaseline, de cera microcristallina, de l’ozokerite, de mineral oil, et tous les mots avec –methicone ou –siloxane.

Les alcools

Vous le savez, l’alcool est proscrit pendant la grossesse, même dans vos cosmétiques (mais pas pour les mêmes raisons, bien sûr) ! Sur l’étiquette, cherchez les termes : alcohol, alcohol denat. qui dessèchent et irritent la peau

Attention, certains alcools sont gras, dans ce cas ils ne sont ni toxiques ni irritants. Au contraire, ils ont des propriétés adoucissantes, hydratantes, protectrices et épaississantes. Dans cette catégorie, on retrouve: cetyl alcohol, stearyl alcohol, cetearyl alcohol, lauryl alcohol, myristyl alcohol. 

Quelle marque de cosmétiques faut-il privilégier ? 

Si se maquiller est très important pour vous, le mieux reste de choisir des produits naturels et bio. Lisez quand même les étiquettes, car un faible pourcentage de produits naturels permettent aux fabricants d’apposer la mention “naturelle” ou “bio”. 

Dans l’ensemble, les biocosmétiques sont formulés à partir d’ingrédients naturels (plantes, animaux, minéraux) et issus de l’Agriculture Biologique certifiée, c’est-à-dire sans pesticides ni contaminants toxiques. Ce type de cosmétiques exclut les OGM et les silicones, mais aussi les procédés de transformation chimiques à l’origine de résidus cancérigènes.

Nous vous conseillons de vous tourner vers des marques comme So’Bio étic, Avène, Couleur Caramel, Zao et Avril qui sont certifiées bio. 

En ce qui concerne les fonds de teint, sachez que 71% d’entre eux contiennent des perturbateurs endocriniens. Le vernis à ongles est quant à lui le produit cosmétique contenant le plus de perturbateurs endocriniens, notamment des phtalates.  Ils sont à utiliser très exceptionnellement.

Les applications sont vos amies

Pour vous aider dans cette grande chasse aux ingrédients nocifs, il existe aujourd’hui de nombreuses applications pour les consommateurs. La plus célèbre est certainement Yuka, mais il y en a d’autres comme Clean Beauty, Quels Cosmétiques, INCI beauty, etc. 

Il vous suffit de scanner un produit cosmétique, vous pourrez alors voir la note ou le niveau de risque qui lui sont attribués, selon les effets que les ingrédients peuvent avoir sur la santé : perturbateur endocrinien, allergène, irritant, cancérogène…

Profitez-en, il s’agit d’une bonne aide pour faire un peu le tri, mais restez vigilantes car ces applications ne sont pas conçues pour les besoins spécifiques de la grossesse et de l’allaitement.

Vous voilà prêtes à prendre soin de vous et de votre bébé ! Tous ces conseils sont valables également après la naissance, si vous allaitez votre bébé, car ces molécules indésirables peuvent se retrouver dans le lait maternel

Et vous, avez-vous continué de vous maquiller pendant votre grossesse ?

Source photo : ElsaEileenPhotography

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