« Mon corps, mon droit, mon choix » : tout savoir sur l’IVG


Santé / jeudi, février 22nd, 2018

Tout comme la pilule contraceptive, l’interruption volontaire de grossesse fait partie d’une des plus grandes avancées pour les femmes, bien que de nombreux détracteurs la condamnent, l’IVG est un droit que chacune d’entre nous dispose ! La décision d’avoir recours à une interruption volontaire de grossesse est toujours compliquée à prendre dans le cas d’une grossesse non souhaitée. Les préjugés sur cette pratique ne sont pas là pour aider les personnes qui souhaite y avoir recours. Être bien informée c’est avoir le pouvoir de décision sur sa situation. Je vais donc vous dire tout ce dont vous avez besoin de savoir si vous envisagez d’avoir recours à une IVG.

1. Une pratique bien encadrée

La procédure de l’interruption volontaire de grossesse est très précise, les médecins qui la pratiquent sont encadrés par les lois de janvier 1975 et de décembre 1979. Sachez qu’au-delà de 12 semaines d’aménorrhée, il vous sera impossible d’avoir recours à l’IVG. Mais bon, avec toutes les émotions par lesquelles on passe lorsqu’on apprend une grossesse non désirée, on ne sait pas toujours à quel nombre de semaines nous sommes. Pas de panique ! Vous avez la possibilité de faire une échographie et c’est le médecin qui déterminera votre stade de grossesse. Pour information, sachez que depuis 2012 l’IVG est remboursé à 100% par la sécurité sociale.

2. Trois entretiens obligatoires avant l’intervention

Si vous souhaitez entamer les démarches pour avoir recours à l’IVG, vous aurez obligatoirement trois rendez-vous. Le premier rendez-vous se déroule avec médecin qui vous expliquera les démarches à suivre et toutes les modalités sur l’IVG. Le seconde rendez-vous sera un entretien social ou vous pourrez expliquer votre choix, mais également parler librement et poser toutes vos questions. A la suite, vous pourrez confirmer ou non votre décision de poursuivre votre démarche. Le troisième rendez-vous sera une consultation d’anesthésie avec un bilan pré-opératoire si vous passez par une intervention chirurgicale.

3. Un délai de 7 jours dé réflexion obligatoire revu par le Sénat

Depuis les lois de 1975 et 1979, les entretiens sont entrecoupés d’un délai de réflexion obligatoire de 7 jours, et de 48h pour les cas les plus urgents. Cependant, depuis le 18 septembre, le Sénat à voté la fin de ce délai obligatoire ! Ces 7 jours de réflexion étaient perçus par certains comme un moyen de faire culpabiliser les femmes souhaitant avoir recours à une intervention volontaire de grossesse, mais aussi de les dissuader à poursuivre leur démarche. Malgré tout, les 7 jours resteront obligatoires jusqu’à la parution officielle des décrets, c’est à dire dans quelques semaines.

4. Une première méthode médicamenteuse limitée

L’IVG est toujours pratiqué dans un hôpital (public ou privé) agréé, cependant en fonction de votre stade de grossesse vous pourrez avoir le choix entre deux méthodes. Que ce soit dans la première ou la deuxième méthode, une hospitalisation de 6 à 8h est toujours nécessaire :

  • La première est la méthode médicamenteuse qui ne peut être pratiquée que jusqu’à 7 semaines d’aménorrhée. La démarche se passe en deux temps : l’administration de 3 comprimés de mifépristone suivi de prostaglandines deux jours après. Cette méthode médicamenteuse contribue à l’expulsion de l’œuf en question sans aucune intervention chirurgicale, cependant elle a quelques contre-indications : allergie, asthme… et est déconseillée aux fumeuses ainsi qu’aux femmes de plus de 35 ans.

5. Une deuxième méthode chirurgicale

La méthode chirurgicale peut faire peur je l’admet, mais elle permet d’avoir recours à l’IVG jusqu’à 12 semaines d’aménorrhée, ce qui offre cinq semaines de plus que la méthode médicamenteuse. Cette méthode est pratiquée par un médecin, mais depuis le 28 septembre, le Sénat a approuvé l’article autorisant les sages-femmes à réaliser les IVG. Au cours de l’intervention, qui est pratiquée sous anesthésie locale ou générale, le médecin ou la sage-femme aspire le sac ovulaire contenu dans l’utérus à l’aide d’une canule en plastique souple. Malheureusement, les deux méthodes sont douloureuses, que ce soit la médicamenteuse ou la chirurgicale.

6. Un programme d’actions pour faciliter l’accès à l’IVG

Depuis la fin du mois de septembre, l’IVG est à la une de l’agenda politique. En effet, le Sénat a voté des mesures visant à moderniser cette pratique qui n’avait quasiment pas changé depuis les lois de 1975 et 1979 ! Les temps ont changé, donc pourquoi pas certaines mesures ? Bientôt, le délai obligatoire des sept jours va être supprimé, de même que les sages-femmes pourront pratiquer une interruption volontaire de grossesse. Tout cela s’explique par une augmentation des avortements à l’étranger ! Le fait d’avoir plus de personnel agréé à pratiquer l’intervention pourra contribuer à baisser ce chiffre désolant. Des actions visant à faciliter l’accès aux informations viennent d’être mises en place. En effet, un numéro vert vient d’être lancé : le 08 00 08 11 11 afin de renforcer l’information , le conseil et la prise en charge en matière de sexualité. Ce dernier est accessible 6 jours sur 7 : du mardi au samedi de 6h à 20h, et le lundi de 9h à 22h. Ce numéro est gratuit et ne laisse aucune trace sur les factures téléphoniques, ce qui permettra à de nombreuses femmes de parler librement et anonymement.

Avoir recours à une interruption volontaire de grossesse est un choix difficile à prendre, mais pour certaines personnes il s’impose tel quel lors d’une grossesse non désirée ou pour d’autres raisons. Il est donc essentiel d’être bien informée sur le sujet afin de savoir à quoi s’attendre, mais surtout faire face aux préjugés et aux attaques extérieures provenant de détracteurs de l’interruption volontaire de grossesse.

Pour toutes informations complémentaires : www.IVG.gouv.fr
Le numéro vert : 08 00 08 11 11 (gratuit et anonyme).

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